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Un scénario improbable pour plusieurs raisons. La Constitution précise que la grâce ne peut être accordée qu'à des sujets "repentis" des délits qu'ils ont commis. Depuis sa condamnation, Berlusconi ne cesse de clamer qu'il est victime d'une magistrature politisée et n'a manifesté aucun repentir. En outre, la grâce est exclue pour les sujets impliqués dans d'autres procès que celui pour lequel ils ont été condamnés de façon définitive. Or, le Cavaliere a encore une longue ardoise à solder avec la justice de son pays : prostitution de mineur (condamnation à sept ans en première instance), non-respect du secret de l'instruction (condamnation à un an en première instance) et une instruction en cours pour la corruption d'un parlementaire destinée à faire tomber le gouvernement Prodi. Enfin, si Giorgio Napolitano accordait rapidement la grâce au mépris de la Constitution, il délégitimerait la sentence de la Cour de cassation, instance suprême de la justice italienne, et se poserait comme une sorte de quatrième niveau de justice. Qu'importe, Silvio Berlusconi veut passer en force. Les présidents des groupes parlementaires du Peuple de la liberté au Sénat et à la Chambre ont demandé audience dimanche au président de la République pour présenter officiellement la requête. Le PDL a appelé ses militants à manifester également dimanche - en plein mois d'août ! - à Rome. Les télévisions de l'empire audiovisuel du Cavaliere décrivent un pays plongeant dans l'abîme. Et Sandro Bondi, ancien coordinateur de Forza Italia, avertit : "Si le leader du plus grand parti italien ne retrouve pas l'intégralité de tous ses droits politiques, le pays risque la guerre civile." La grâce... ou le chaos.
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