Silvio Berlusconi hausse le ton. L'ancien président du Conseil, qui ne se résout
pas à son nouveau statut de repris de justice, exige la grâce présidentielle et
menace de faire tomber le gouvernement si cette dernière lui était refusée. Ses
émissaires ont proposé au président Giorgio Napolitano un plan pour sortir de
l'impasse. Le Cavaliere se démet immédiatement de ses fonctions au Sénat,
évitant ainsi au pays l'écueil d'un vote de la chambre haute sur la déchéance de
son mandat. En effet, ce vote, prévu au mois de septembre, mettrait sérieusement
en danger la cohésion de la majorité Parti démocrate (PD) et Peuple de la
liberté (PDL) qui soutient le gouvernement d'Enrico Letta. En échange du
sacrifice de Silvio Berlusconi sur l'autel de la stabilité gouvernementale,
Giorgio Napolitano s'engage à lui accorder au cours de l'automne la grâce, qui
entre dans les prérogatives du président de la République. Berlusconi ne serait
plus éligible, mais libre. Il ne pourrait pas être candidat de la droite à la
présidence du Conseil, mais continuerait à dicter la ligne politique à son
parti.
Un scénario improbable pour plusieurs raisons. La Constitution précise que la grâce ne peut être accordée qu'à des sujets "repentis" des délits qu'ils ont commis. Depuis sa condamnation, Berlusconi ne cesse de clamer qu'il est victime d'une magistrature politisée et n'a manifesté aucun repentir. En outre, la grâce est exclue pour les sujets impliqués dans d'autres procès que celui pour lequel ils ont été condamnés de façon définitive. Or, le Cavaliere a encore une longue ardoise à solder avec la justice de son pays : prostitution de mineur (condamnation à sept ans en première instance), non-respect du secret de l'instruction (condamnation à un an en première instance) et une instruction en cours pour la corruption d'un parlementaire destinée à faire tomber le gouvernement Prodi. Enfin, si Giorgio Napolitano accordait rapidement la grâce au mépris de la Constitution, il délégitimerait la sentence de la Cour de cassation, instance suprême de la justice italienne, et se poserait comme une sorte de quatrième niveau de justice. Qu'importe, Silvio Berlusconi veut passer en force. Les présidents des groupes parlementaires du Peuple de la liberté au Sénat et à la Chambre ont demandé audience dimanche au président de la République pour présenter officiellement la requête. Le PDL a appelé ses militants à manifester également dimanche - en plein mois d'août ! - à Rome. Les télévisions de l'empire audiovisuel du Cavaliere décrivent un pays plongeant dans l'abîme. Et Sandro Bondi, ancien coordinateur de Forza Italia, avertit : "Si le leader du plus grand parti italien ne retrouve pas l'intégralité de tous ses droits politiques, le pays risque la guerre civile." La grâce... ou le chaos.
Un scénario improbable pour plusieurs raisons. La Constitution précise que la grâce ne peut être accordée qu'à des sujets "repentis" des délits qu'ils ont commis. Depuis sa condamnation, Berlusconi ne cesse de clamer qu'il est victime d'une magistrature politisée et n'a manifesté aucun repentir. En outre, la grâce est exclue pour les sujets impliqués dans d'autres procès que celui pour lequel ils ont été condamnés de façon définitive. Or, le Cavaliere a encore une longue ardoise à solder avec la justice de son pays : prostitution de mineur (condamnation à sept ans en première instance), non-respect du secret de l'instruction (condamnation à un an en première instance) et une instruction en cours pour la corruption d'un parlementaire destinée à faire tomber le gouvernement Prodi. Enfin, si Giorgio Napolitano accordait rapidement la grâce au mépris de la Constitution, il délégitimerait la sentence de la Cour de cassation, instance suprême de la justice italienne, et se poserait comme une sorte de quatrième niveau de justice. Qu'importe, Silvio Berlusconi veut passer en force. Les présidents des groupes parlementaires du Peuple de la liberté au Sénat et à la Chambre ont demandé audience dimanche au président de la République pour présenter officiellement la requête. Le PDL a appelé ses militants à manifester également dimanche - en plein mois d'août ! - à Rome. Les télévisions de l'empire audiovisuel du Cavaliere décrivent un pays plongeant dans l'abîme. Et Sandro Bondi, ancien coordinateur de Forza Italia, avertit : "Si le leader du plus grand parti italien ne retrouve pas l'intégralité de tous ses droits politiques, le pays risque la guerre civile." La grâce... ou le chaos.
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